vendredi 21 décembre 2012

On the horse for love Frédérique Lemarchand expose ses tableaux équins à Ambazac (Limousin)



Frédérique Lemarchand est une romantique égarée au 21ème siècle, ses longs cheveux blonds, ses tenues corsetées laissant deviner sa beauté et certaines de ses oeuvres rappelant les lavis de Victor Hugo en sont les signes les plus apparents, tout comme son amour de la littérature, totalement démodé en ces temps où l’on fustige La Princesse de Clèves au sommet de l’Etat. De son enfance à la Jonchère, dans les Monts d’Ambazac, elle a conservé une fausse ingénuité de jeune femme sauvage et l’amour des chevaux hérité de son grand-père – un goût renforcé par les spectacles de Bartabas. Qu’elle peigne amazones et belles montures n’a donc rien d’étonnant, le cheval étant presque un « motif obligé » pour certains peintres, poètes et écrivains ; que l’on se souvienne par exemple de Géricault, Goya, ou du magnifique Cheval effrayé sortant de l'eau de Delacroix. Frédérique Lemarchand a d’ailleurs travaillé avec le peintre chinois Cao Bei-An, disciple de grands artistes et calligraphes, qui ont eux-mêmes souvent dessiné les chevaux à l’encre de Chine. Elle a fait sien le proverbe arabe qui affirme que « l’air du paradis est celui qui souffle entre les oreilles d’un cheval. » Tout l’été 2009, ses grandes toiles sont exposées à Ambazac, petite ville liée au cheval puisqu’elle accueille depuis plusieurs années, au domaine du Petit Muret, un magnifique centre équestre. Peut-être les lieux sont-ils encore imprégnés du souvenir de saint Etienne de Muret qui établit ici un ermitage, dans les temps anciens où l’homme et le cheval vivaient en parfaite harmonie ?
            Frédérique Lemarchand a eu l’idée d’un vernissage en mouvement pour ses oeuvres et conçu avec deux cavaliers et une cavalière une performance au coeur du manège. Au centre de la piste sableuse, une grande toile qu’elle peint devant le public, en musique, en action, en dansant. De temps à autre, l’un de ses autres tableaux, suspendus dans ce que l’on croirait être d’antiques cieux, s’illumine : cheval, cheval, cheval toujours. En noir et blanc. Tout en force et en finesse. Pégase n’est pas loin, s’envolant par-delà nos pesanteurs. Au fur et à mesure que l’artiste peint avec fougue et virtuosité, fine silhouette contemplée de dos comme une ombre créatrice, des tableaux vivants ponctuent l’espace : amazone coiffée jouant de la flûte ou éventant un cheval ; possible tournoi ; réminiscence de Don Quichotte ; et bien d’autres choses encore, comme sorties de l’imagination de Frédérique Lemarchand, véritable projection de son inspiration. Dans la semi pénombre, des couleurs chaudes, comme des touches de peinture. Du rouge. A la fin, un grand et beau cheval bien vivant viendra masquer la toile achevée, comme pour s’y confondre.
            Toujours, on aime l’invitation au voyage de cette artiste envoûtante.

            Dimanche 7 juin 2009

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