C’est un « collectif »,
comme l’on dit : Zwann eï est son nom. Aux « machines »,
d’abord, pulsant crescendo et mystérieusement : Guillaume Gargaud et
Michel Thousseau. Et sur scène, danseuse et performer : Sandrine Lascaux,
corps souple et musclé, presque dénudé. Se dégageant d’un fauteuil drapé de
blanc, sorte de matrice primitive, pour gagner le centre de l’espace, une sorte
de casque ou de bandeau de tissu voilant le regard, un fil à coudre la reliant
en permanence à sa bobine avec qui le jeu s’installe. Fil et bobine,
hypothétique cordon ombilical, multiples liens possibles, métaphore simple de
la féminité. Tout en beauté et en force retenue, le corps se déplace, se
recroqueville et se déploie pour un solo précis qui laisse rêver le spectateur
attentif et envoûté. C’est une méditation sur la femme, le désir, le trouble
qu’il procure – qui renvoie aux grands textes littéraires et poétiques auxquels
on pense malgré soi. On ne voudrait pas qu’il s’arrête.
Vient
ensuite le duo magnifique de maîtrise et d’improvisation de Michel Thouseau
(contrebasse midi) et de Guillaume Gargaud (guitare laptop) : là encore,
l’âme vagabonde à les écouter. Rythmes et sons s’entremêlent subtilement,
triturés par les fameuses machines, les accords de contrebasse se transforment
en chants d’oiseaux, les coups sur la guitare acoustique ou électrique en
surprises étonnantes… Il y a des réminiscences de blues, de jazz et d’Espagne,
des cascades ou des galets foulés, des plaisirs secrets réveillés malgré soi,
oubliés peut-être depuis l’enfance. C’est tactile et l’imaginaire se découvre
devant des portes grandes ouvertes.
Sheer
L’Or est assise à côté de moi.
Dimanche 29 novembre 2009.
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