Le
6 janvier 2013, dans quelques jours, Alan Cochevelou, plus connu sous le
pseudonyme d’Alan Stivell (de stivell,
la source jaillissante), fêtera ses 69 ans. Pour ceux qui l’ont vu sur scène il
y a peu, par exemple l’été dernier à Concarneau devant environ 10 000
personnes, cela pourrait sembler étonnant, tant sa créativité et sa forme
demeurent intactes.
2012
aura été – en quelque sorte – une « année Stivell », sans que les
médias en prennent véritablement la mesure. D’abord, bien sûr, parce que
l’album Bretonne de Nolwenn Leroy,
largement constitué de reprises du chanteur breton, a continué à cartonner,
devenant double disque de diamant, mais aussi parce qu’il a rempli L’Olympia
pour un concert anniversaire, quarante ans après celui qui avait été à
l’origine de la grande vague bretonne des années 70 et plus encore de la vogue roots de ces années-là – suivie de
la parution du Cheval d’orgueil de
Pierre-Jakez Hélias dans la collection « Terre humaine » chez Plon en
1975. Un succès qui allait conduire à celui du festival interceltique de
Lorient mais aussi permettre à de nombreux autres artistes, notamment bretons,
de franchir le pas du professionnalisme. Le succès de Stivell, préparé depuis
son enfance lorsqu’il pinça pour la première fois les cordes de la harpe
celtique réinventée par son père Georges, a eu aussi pour conséquence la
naissance de multiples vocations de harpistes (Cécile Corbel, désormais star au
Japon, ou Loreena McKennitt, pour ne citer qu’elles), de luthiers, de classes
de harpes celtiques dans les conservatoires du monde entier. 2012 aura aussi
été une « année Stivell » parce sont parus conjointement ma
biographie du chanteur et musicien et un très beau documentaire de Pascal Signolet, co-écrit par François
Bensignor, une coproduction Bleu Iroise / France Télévisions, avec le soutien
de la Région Bretagne
en partenariat avec le CNC, de la Procirep-Angoa et de la Sacem.
Bien que celui-ci ait
drainé des millions de spectateurs à l’occasion de tournées triomphales à
travers l’Europe et le monde (on raconte qu’il serait à l’origine de la mode du
prénom Britney aux Etats-Unis !), bien qu’il ait été l’un des précurseurs
de la world music et se soit montré innovant dès ses débuts,
unissant avec subtilité tradition musicale et apports folk, rock puis electro,
bien que ses albums aient été en permanence salués par la critique, du Melody Maker à Libération (dont il fut un « compagnon de route » depuis
le début des années 70), on se demande si le public et les médias (en
particulier audiovisuels) ont pris la mesure de cette œuvre importante et du
rôle primordial que joua Stivell à sa manière dans la réflexion commune qui
devait conduire à la décentralisation politique du début des années 80 mais
également dans l’enseignement des langues dites à tort « régionales »
et singulièrement du breton dans les écoles associatives, laïques et gratuites
Diwan.
J’ai
rencontré Alan Stivell la semaine dernière, son enthousiasme reste
entier : il réfléchit à la construction d’une nouvelle harpe et prépare
son futur album, dans le home studio
de sa maison non loin de Rennes.
Une bien belle année en effet, notre participation au film,avec Alan à l'Olympia (+ répétition à Cesson), au TNB de Rennes, ton livre et notre rencontre avant Noël, voilà de quoi garder des souvenirs très forts. Dommage que médiatiquement parlant, le travail d'Alan ne soit toujours pas reconnu à sa vraie valeur en France, même s'il l'est enfin en Bretagne. Pour continuer, j'espère que l'année 2013 sera aussi riche avec la sortie du nouveau disque d'Alan ainsi que celle de son livre. Et surtout que nous nous reverrons en arrangeant une rencontre plus longue et plus intime que celle de décembre à Rennes, même si ce fut un excellent moment de partage. Il en demande d'autres.
RépondreSupprimerA galon.
Yann-Bêr
Oui, nous aurons l'occasion de nous revoir!
RépondreSupprimer